1. En Europe, la politique de la concurrence repose sur les principes de concurrence libre, loyale et non faussée comme source d’amélioration économique. Ainsi, un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs doivent exister pour qu’aucun ne puisse influer sur la fixation du prix. L’atomicité (plusieurs offreurs et demandeurs sur un marché) permet de lutter contre le pouvoir de marché. C’est la loi de l’offre et de la demande qui détermine le prix d’équilibre. Cette concurrence libre doit encourager l’innovation et améliorer la compétitivité et l’efficacité des entreprises. Ainsi, l’Union européenne ne veut pas d’un « géant » dans un secteur, qui bénéficierait d’une position dominante et imposerait ses prix aux fournisseurs et aux consommateurs. De fait, il y a aussi une interdiction de la part des États de subventionner massivement les entreprises pour qu’elles dominent un marché comme c’est le cas en Chine. Il peut y avoir des exceptions très encadrées en cas d’intérêt général. Depuis 1989, la Commission européenne peut utiliser son droit de regard et son droit de veto pour s’opposer à une fusion, comme ce fut le cas entre Alstom et Siemens. En effet, la Commission a estimé que cette fusion aurait réduit le nombre de concurrents sur le marché et cela aurait pu créer une situation de monopole, qui aurait pu influencer les principes d’une concurrence pure et parfaite : le géant issu de la fusion aurait eu une position dominante qui empêche de nouveaux entrants sur le marché et qui permet également une influence sur la détermination des prix.
2. Le ministre de l’Économie français, Bruno Le Maire, s’est positionné en faveur d’un changement des règles de la concurrence en Europe. Selon lui, les règles de la concurrence en Europe sont obsolètes, archaïques et elles ne permettent pas de s’adapter à la réalité de l’économie mondiale. Il y a certains secteurs où il est nécessaire d’avoir un géant qui domine le marché, car certains investissements massifs sont demandés et ils ne rapportent pas immédiatement de bénéfices. En effet, l’Allemagne et la France donnent des pistes pour réformer la politique de la concurrence : parmi elles, le fait que l’intérêt du consommateur ne passe pas toujours en premier et que dans certains secteurs stratégiques, l’intérêt général soit considéré comme plus important. Ces deux pays pensent notamment à l’environnement ou la santé. Ainsi, ils souhaitent que la politique de la concurrence européenne prenne plus en compte les réalités du marché mondial dans lequel un grand groupe n’aurait pas obligatoirement une position dominante mais, au contraire, il pourrait rivaliser à armes égales avec des entreprises américaines ou chinoises.
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